- La maladie de Carré
- Forme respiratoire
- Forme intestinale
- Forme nerveuse
- Traitement
- Prévention

1.La maladie de Carré
La maladie de Carré est une maladie infectieuse et contagieuse, répandue partout dans le monde.
Heureusement, elle est devenue rare depuis un demi-siècle, c’est-à dire depuis la mise en place de la vaccination dans les années 1960. Mais elle tend à resurgir régulièrement, en particulier dans les grandes villes et les élevages. Elle est difficile à détecter et mortelle dans 50% des cas.
En plus du chien, elle touche de nombreux carnivores terrestres (furets, visons, félins sauvages etc), et marins (phoques).
La maladie de Carré existe chez le chat mais elle ne procure aucun symptôme.
Très contagieuse, elle est causée par un Paramixovirus transmis dans l’air par les secrétions de l’animal infecté.
Un chien se contamine en inhalant le virus par voie respiratoire, ou éventuellement par pénétration de l’agent pathogène par les conjonctives oculaires.
Le virus n’est pas très résistant dans le milieu extérieur et généralement, la contamination se fait par contact direct entre deux chiens, notamment par le “nez à nez”.

Un chien atteint de maladie de Carré excrète le virus dans ses sécrétions nasales et oculaires, ses urines, ses matières fécales, et ce dès le 7ème jour après son infection.
La propagation du virus est très rapide au sein des collectivités, notamment dans les refuges et les expositions canines, d’où l’obligation de vacciner les chiens fréquentant ou participant à ce type d’évènements. Comme c’est également le cas avec l’hépatite contagieuse canine, l’introduction dans une collectivité d’un chiot infecté, pouvant provenir d’un élevage peu scrupuleux, constitue la source d’infection la plus fréquente. Encore aujourd’hui, il s’agit d’une maladie très redoutée par les refuges pour animaux.
L’infection touche d’abord les voies respiratoires hautes, et les amygdales. De la, le virus gagne différents organes par le biais de la circulation sanguine.
Elle peut provoquer des signes cliniques peu marqués chez certains chiens, mais être mortelle chez d’autres, en particulier chez les chiots.
Il n’existe pas de prédisposition raciale. Tout animal non vacciné, est à risque d’infection par le virus de la Maladie de Carré. Certaines formes sont également décrites chez les chiens correctement vaccinés.

Lorsque, de façon différée sur une courte période, 4 des critères cliniques suivants sont réunis, le diagnostique de maladie de Carré est hautement probable:
- Hyperthermie persistante,
- Catarrhe oculo-nasal (catarrhe désigne une inflammation aiguë ou chronique d’une muqueuse),
- Fièvre,
- Abattement,
- Signes oculaires: larmoiement anormal (épiphora), une kérato-conjonctivite (inflammation simultanée de la cornée et de la conjonctive de l’oeil), une uvéite, une perte de la vision (cécité);
- Symptômes digestifs: vomissements, diarrhée;
- Symptômes respiratoires: toux, dyspnée (difficulté respiratoire),
- Symptômes cutanés: hyperkératose (épaississement anormal (ou hyperplasie) de la couche cornée de l’épiderme) de la truffe et des coussinets plantaires.
- Symptômes nerveux: Ils se manifestent dans les formes avancées de la maladie et peuvent prendre différentes formes comme des myoclonies (contraction musculaire involontaire, brève et répétée d’un ou plusieurs muscles), une ataxie (état associé à des difficultés de coordination des mouvements lors du déplacement), des convulsions, un coma.



2.Forme respiratoire:
La plus fréquente, elle se traduit tout d’abord par une toux d’irritation sèche bientôt suivie d’une toux grasse avec expectoration, par un écoulement nasal, et une conjonctivite accompagnée de photophobie (intolérance à la lumière).
Elle peut se doubler d’infections bactériennes secondaire à l’origine d’une bronchopneumonie.

3.Forme intestinale:
Comme toutes les infections gastro-intestinales, elle se traduit par des troubles dysentériquess avec emission de selles liquides chargées de mucus et quelques fois de sang.
L’état général de l’animal peut se détériorer ulterieurement sous l’effet de l’infestation concomitante de parasites intestinaux ou de la survenue d’entérites bactériennes secondaires.
4.Forme nerveuse:

Avant de s’attaquer au système nerveux, le virus a déjà développé une des formes citées plus haut. Il est difficile d’établir un ordre chronologique de l’apparition des troubles, les lésions et les manifestations variant en fonction des organes touchés.
Dans certains cas, le chien manifeste des troubles de la motricité, ses membres sont agités de mouvements irréguliers et désordonnés.
Il peut être paralysé d’un membre et souffrir d’atrophie musculaire.
Si le système nerveux central a été touché, il souffrira de crises de type épileptique, d’incoordination des mouvements articulaires, de contractions musculaires localisées (tics nerveux) qui peuvent même toucher le nerf optique et provoquer la cécité.
Quand l’infection touche le système nerveux central ou périphérique, le chien est sérieusement menacé. Même s’il survit, il aura des lésions nerveuses.
Chacune de ces formes peut s’accompagner de troubles cutanés se traduisant par des éruptions sur les cuisses ou l’abdomen et par une hyper-kératose (augmentation d’épaisseur de la couche cornée de l’épiderme) des coussinets et de la truffe.
L’analyse histologique des muqueuses respiratoires, digestives ou urinaires ou du système nerveux central peut montrer des inclusions caractéristiques de cette maladie virale.
5.Traitement :
Contre la maladie de Carré, il n’existe pas de thérapie antivirale spécifique. Il appartiendra au vétérinaire de prescrire le traitement au cas par cas en jugeant de la gravité et de la localisation de la maladie.
Le vétérinaire confirme le diagnostic grâce à des examens complémentaires:
- Il peut rechercher la présence du virus par un frottis conjonctival ou un frottis vaginal chez les femelles.
- La recherche peut se faire également sur les urines.
- Une prise de sang peut être utile et elle révèle souvent une diminution du nombre de lymphocytes en début d’infection.
Selon les symptômes que présente le chien, le vétérinaire utilisera différents traitements:
- Perfusion,
- Antivomitifs,
- Antidiarrhéiques,
- Anticonvulsivants,
- Atitussifs,
- Antibiotiques à titre préventif
Les infections bactériennes secondaires se guérissent habituellement avec des antibiotiques à large spectre (pénicilline, chloramphénicol, etc).
6.Prévention:
La maladie de Carré touche assez fréquemment les chiots. Vous réduirez les risques d’infection en les faisant vacciner de façon préventive sous contrôle médical.
Dans le schéma classique, la première injection est effectuée vers l’âge de 7 à 8 semaines et la seconde après 12 semaines. Par la suite, il est classique de recommander un rappel 1 an après la primo-vaccination; puis des rappels annuels ou tous les deux ans.
Si les premiers ne sont pas strictement indispensables, au niveau individuel, ils peuvent néanmoins se justifier à l’échelle de la population canine.
La maladie de Carré entraîne très fréquemment la mort de l’animal (dans 50% des cas).
Le décès du chien peut survenir dans les 2 à 4 semaines suivant l’infection.
Et même en cas de guérison, le chien peut garder de graves séquelles, notamment sur le plan neurologique.

La Maladie de Carré fait partie des maladies inscrites à la liste des Vices Rédhibitoires chez le chien: En cas d’apparition de signes cliniques faisant suspecter cette maladie dans les 7 jours qui suivent l’acquisition de l’animal, un certificat de suspicion devra être établi par le vétérinaire et pourra, si la maladie est effectivement confirmée, servir pour annuler la vente.
Le délai de rédhibition est fixé à trente jours, si et seulement si un certificat de suspicion est rédigé par un vétérinaire moins de huit jours francs après l’achat.
En cas de doute après l’achat d’un chiot, n’hésitez pas à consulter rapidement un vétérinaire. Il rédigera, si nécessaire, le certificat de suspicion dans les délais légaux.
