1. Quelques notions sur la structure de l’œil
  2. L’écoulement pathologique
    • L’obstruction des canaux
    • Les infections des canaux
  3. Les affections oculaires
    • La conjonctivite
    • L’œil rouge
    • L’entropion
    • L’ectropion
    • La kératite
    • Kérato-conjonctivite sèche

Quelle que soit la race, les chiens ont une sensibilité particulière au niveau des yeux.

Cela nécessite une attention particulière de la part des maîtres.

Chez les petites races, les canaux lacrymaux se bouchent fréquemment, ce qui provoque des larmes au coin de l’œil avec, généralement, une décoloration des poils.

1. Quelques notions sur la structure de l’œil:

  • La cornée: C’est la première structure au contact de l’air. Elle peut s’irriter et cela entraîne une kératite.
  • La conjonctive: C’est la muqueuse qui tapisse l’intérieur des paupières. Son inflammation entraîne une conjonctivite.
  • Le cristallin: Lentille transparente, il peut s »opacifier et engendrer une cataracte.
  • L’iris: elle donne la couleur à l’œil.
  • La rétine: Partie la plus proche de l’œil, elle est la structure sur laquelle se forment les images.
  • Les canaux lacrymaux: Ils partent du coin de l’oeil et descendent vers les narines.
  • Il existe une troisième paupière: Les soins que vous pourrez apporter seront externes et ne vont donc toucher que les structures suivantes: cornée, conjonctive et l’angle des yeux.

Les produits à utiliser ne sont que des lotions oculaires nettoyantes spécifiques aux chiens ou du sérum physiologique (en dosette unique, cela peut se conserver et se transporter facilement).

Pour éviter les traînées inesthétiques, il faut nettoyer l’œil tous les jours avec une compresse imbibée q’un antiseptique oculaire et non un coton qui laisse des filaments au niveau des cils.

En cas d’infection de type conjonctivite, un nettoyage s »impose avant l’application du produit traitant.

L’action du principe actif du médicament sera accentué par le nettoyage préalable.

Mettre du collyre traitant sur un œil sale diminue beaucoup l’efficacité du traitement.

2. L’écoulement pathologique:

Tout écoulement, appelé épihora, qui n’est pas clair mais purulent, doit conduire à consulter votre vétérinaire.

Il existe en permanence une production de larmes, mais elle n’entraîne pas d’écoulement au niveau des yeux puisque les larmes sont évacuées au niveau des canaux lacrymaux et arrivent donc sur la truffe par les narines.

Dans le cas d’écoulements clairs, il s’agît le plus souvent d’affection des canaux lacrymaux, notamment sur les chiens de petite taille.

  • L’obstruction des canaux:

L’appareil lacrymal est constitué des glandes lacrymales et des canaux lacrymaux. L’affection la plus courante est l’obturation des canaux, plus rarement une infection.

Elle est fréquente chez certains chiens de petite taille, comme le Yorkshire, le Bichon, le Caniche, etc.

Un écoulement permanent au coin interne de l’oeil décolore le poil. Ce sont les larmes qui, ne pouvant pas s’écouler normalement par le canal obstrué, sont évacuées au coin de l’oeil.

Un nettoyage régulier permet de limiter ce phénomène.

On peut également déboucher les canaux sous anesthésie.

  • Les infections des canaux:

Elles sont toujours dues à un cil qui a transité par le coin de l’œil.

Il se retrouve dans le canal qui s’infecte.

Une grosseur chaude et douloureuse apparaît sur le coté du museau.

Il faut inciser. Dans ce cas, l »écoulement est purulent. Il faut consulter un vétérinaire car une intervention chirurgicale est nécessaire.

3. Les affections oculaires:

La conjonctivite:

C’est une inflammation des conjonctives: Bulbaires, palpébrales, et le cas échéant de celles de la membrane nictitante.

Les causes sont diverses: physiques et chimique, traumatiques et mécaniques; allergiques, infectieuses: virales primitives (chat), bactérienne lors de surinfections, parasitaires beaucoup plus rarement.

Elle se manifeste par un œil rouge, un larmoiement et un gonflement de la conjonctive.

Le chien peut avoir un œil fermé. Si l’écoulement est clair, l’affection n’est pas très grave; s’il est purulent, il faut s’inquiéter.

Les traitements consistent en l’instillation de collyres antiseptiques et antibiotiques.

Des injections sous-conjonctivales peuvent être envisagées.

Il existe 3 sortes de conjonctivites:

  • Conjonctivite catarrhale:

Le traitement peut souvent se résumer à une hygiène de l’œil, des bains ou irrigations oculaires tièdes.

Le caractère progressivement muqueux de l’écoulement doit être considéré comme un signe d’appel d’une diminution de la sécrétion lacrymale; ce qui commande impérativement un test de Schirmer (Test d’évaluation quantitative de la phase aqueuse de la sécrétion lacrymale (caractéristique de la kérato-conjonctivite sèche).

  • Conjonctivite à écoulement muqueux:

Un aspect particulier de ces conjonctivites est constitué par la « conjonctivite folliculaire ».

Il s’agît d’une hypertrophie des structures réticulo-endothéliales de la face interne de la conjonctive nictitante.

Le traitement consiste classiquement en la destruction des follicules, soit à la curette, soit chimiquement à l’aide d’un cristal de sulfate de cuivre. Ensuite, il faudra administrer du collyre ou une pommade ophtalmique pendant 7 à 10 jours.

  • Conjonctivites muco-purulentes ou purulentes:

Lors de ces conjonctivites, l’étiologie bactérienne peut être confirmée par écouvillonnage en vue d’examen microscopique et culture, qui mettent en évidence des streptocoques et des staphylocoques le plus souvent, quelques fois des Pseudomonas.

Le traitement consiste en l’administration de collyres à base d’antibiotiques à large spectre ou d’associations d’antibiotiques.

L’œil rouge:

C’est un signe à surveiller lors des soins oculaires. Cela n’est pas normal sauf sur les chiens du type molosse dont les yeux sont très tombants.

L’entropion:

Ce terme désigne un enroulement de la paupière vers la cornée.

Il peut avoir 3 modalités:

  • L’entropion congénital: la prédisposition congénitale affecte certaines races, comme le Chow-chow, le St Bernard, les Caniches, le grand Danois etc. L’affection peut être soit d’expression sporadique, soit héréditaire.
  • L’entropion Spasmodique: C’est la résultante d’une affection douloureuse du globe ou d’un blépharospasme (un blépharospasme désigne des contractions répétées et involontaires des muscles des paupières). Le trichiasis ainsi crée accentue l’irritation cornéenne, elle-même génératrice de blépharospasme et d’entropion: un cercle vicieux est ainsi établit.
  • L’entropion cicatriciel: Il peut résulter de traumatismes, de processus inflammatoires chroniques, ou faire suite à une intervention chirurgicale.

Le traitement médical, simplement palliatif, repose essentiellement sur une antibiothérapie locale précédée d’un nettoyage soigneux de la région palpébrale à l’aide de solution antiseptiques faibles.

L’ectropion:

L’ectropion est l’éversion de la paupière, dont le bord libre, largement séparé de la cornée, expose la conjonctive palpébrale et bulbaire à l’injure permanente de l’air.

L’ectropion peut être congénital ou acquis:

  • Dans un premier cas, on le note fréquemment chez le Saint Bernard, les Cockers anglais et américains et chez de nombreuses autres races à babines lourdes et pendantes;
  • L’ectropion acquis peut être sénile, dû à une hypotonicité du muscle orbiculaire, ou aussi cicatriciel, traumatique, post-inflammatoire.

Une opération consiste à repositionner la paupière.

La kératite:

Les kératites sont des inflammations des différentes couches cornéennes. Un petit point blanc apparaît sur la cornée.

Leurs causes sont très diverses: physiques ou chimiques; allergiques et dysimmunitaires; bactériennes, virales ou mycosiques. Elles peuvent accompagner un ulcère, être le témoin d’une affection systémique, ou compliquer un déficit de sécrétion lacrymale (kérato-conjonctivite sèche).

Il faut les traiter rapidement afin d’éviter un ulcère. Une conjonctivite est souvent associée.

Le traitement est essentiellement local et repose sur l’utilisation de collyres et de pommades, appliquées essentiellement le soir pour ne pas trop interférer avec l’activité métabolique aérobie de la surface cornéenne.

Kérato-conjonctivite sèche:

Elle doit systématiquement être distinguée de la précédente, car l’absence de larmes est une contre indication majeure à toute intervention chirurgicale cornéenne.

Cliniquement, le début de l’affection mime une conjonctivite chronique avec un certain degré de prurit et un blépharospasme modéré.

Par la suite, une suppuration chronique prend le relais et se manifeste par l’accumulation de sécrétions jaunâtres, à l’angle interne de l’œil, puis sur toute la surface cornéenne (œil sale avec une tendance à l’occlusion mécanique de l’ouverture palpébrale).

A ce stade, l’aspect gras des larmes provient de la disparition de leur phase hydrique alors que leur phase lipidique persiste.

Lorsque les larmes sont taries en totalité, la surface cornéenne tend à se pigmenter en surface, d’ou la confusion possible avec une kératite pigmentaire.

Les formes mineures peuvent transitoirement répondre à l’utilisation de solutions oculaires lavantes et antiseptiques précédant l’utilisation répétée de collyres à base d’antibiotiques, plusieurs fois par jour.

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