1.Insuffisance hépatique aiguë

  • Causes principales
  • Symptômes
  • Traitement
  • L’alimentation

2.Insuffisance hépatique Chronique

  • Symptômes
  • Traitement
  • Alimentation

L’insuffisance hépatique, qui est fréquente chez le chien âgé, est une maladie grave qui touche le foie. Elle est définie par une défaillance du foie qui n’est plus capable d’assurer toutes ses nombreuses fonctions:

  • le métabolisme des macro-nutriments que sont les glucides, les protéines et les lipides,
  • la sécrétion de la bile, substance notamment impliquée dans le processus de digestion des graisses,
  • la production des facteurs de coagulation sanguine,
  • le stockage des vitamines liposolubles A, D, E et K,
  • la détoxification sanguine en métabolisant notamment les médicaments.

Les troubles hépatiques touchent aussi les chiens qui ne sont pas vaccinés régulièrement, ceux qui sont sous traitements médicamenteux, et ceux dont la nourriture quotidienne est inconcevable et non adaptée à leur métabolisme ou à leur âge. Aussi, une maladie du foie chez un chien peut être héréditaire, due à une intoxication alimentaire, mais aussi être un symptôme sous-jacent à une infection virale ou bactérienne. Chez les chiens, l’obésité est également un grand facteur de risque de développer des problèmes de foie d’où l’importance majeure de leur fournir une alimentation adaptée.

Certaines races de chiens courent plus de risques que les autres de développer des maladies du foie et cela pour différentes raisons pour chacune des races. Les terriers tels que le Bedlington terrier, le West Highland white terrier, le Skye terrier, le Yorkshire terrier, mais aussi le Pinscher et l’Épagneul sont particulièrement prédisposés aux maladies du foie comme l’hépatotoxicose au cuivre car leur foie accumule le cuivre de façon excessive ce qui leur provoque des intoxications hépatiques. Les Dobermans et les Dalmatiens sont eux aussi touchés par les maladies du foie et en particulier par l’insuffisance hépatique, car leur foie a fortement tendance à fonctionner au ralenti et ainsi à perturber tout l’organisme de ces chiens. Pour leur part, le Labrador et le Schnauzer courent eux le risque de voir les matières grasses qu’ils ingèrent s’accumuler dans leur foie et ainsi entraîner des lipidoses.

Il existe deux types d’insuffisance hépatique:

  • L’insuffisance hépatique aiguë,
  • L’insuffisance hépatique chronique.

1.Insuffisance hépatique aiguë

L’insuffisance hépatique aiguë est une perturbation brutale du foie, en relation avec des lésions hépatiques étendues, mais potentiellement réversibles.

Les principaux types lésionnels sont la nécrose et inflammation aiguës, la stéatose*, qui intéressent la plus grande partie de l’organe et entraînent des syndromes biologiques et cytolyse*, d’insuffisance de synthèse et de cholestase*.

Stéatose hépatique ou stéatose du foie: pathologie caractérisée par l’accumulation de graisse, surtout de triglycérides, dans les cellules du foie.

Cytolyse: La cytolyse hépatique est la destruction progressive des cellules du foie

Cholestase: Diminution de la sécrétion biliaire pouvant provoquer un ictère (jaunisse).

Les causes principales sont les suivantes (toutefois, il n’est souvent pas possible de les identifier):

A. Infectieuses:

  • Virus: Adénivirus de type 1;
  • Bactéries: leptospires, salmonelles, abcès hépatique ou encore septicémie;
  • Toxmoplasme: La toxoplasmose est une infection parasitaire dont l’agent est le protozoaire Toxoplasma gondii.;
  • Cholangiohépatite: La cholangite est une maladie qui touche les canaux biliaires et le foie.

B.Toxiques:

  • Tétrachlorure de carbone;
  • Dérivés chlorés;
  • Phosphore, cuivre, fer, sélénium, plomb;
  • Aflatoxines;
  • Halothane.

C. Médicamenteuse:

  • Phénothiazine et dérivés;
  • Antibiotiques (tétracycline);
  • Analgésiques, anti-arythmiques;
  • Antimitotiques;
  • Anti-convulsivants;
  • Antimycosique.

D. Circulatoire:

  • Etat de choc (chirurgie);
  • Hémolyse brutales et massives: l’hémolyse est la destruction des globules rouges (GR) libérant l’hémoglobine (Hb) dans le plasma sanguin.

E. Immunologique (hépatite chronique active):

  • Dépôts de complexes antigènes-anticorps fixant et activant le complément (agents bactériens, alimentaires, intestinaux);
  • Auto-anticorps.

F. Inflammatoire de voisinage:

  • Pancréatites aiguës:La pancréatite aiguë est une maladie consistant en une inflammation rapide du pancréas;
  • Colites aiguës: La colite est une inflammation du côlon du chien qui peut avoir diverses origines. C’est une affection qui est souvent responsable d’une diarrhée chronique;
  • Coup de chaleur;
  • Cancer.

Les symptômes d’appel sont progressifs et doivent entraîner une consultation rapide chez un vétérinaire.

On peut observer les symptômes suivants:

  • Troubles digestifs: anorexie, vomissements et diarrhée;
  • Fatigue;
  • Le chien boit et urine davantage;
  • Des tremblements musculaires;
  • La possibilité d’un épanchement abdominal, qui est une accumulation anormale de liquide dans l’abdomen (ventre);
  •  Une jaunisse : une coloration jaune de la peau ou des muqueuses;
  • Syndrome polyuro-polydipsique: lorsqu’un chien boit et urine plus que la normale;
  • Troubles nerveux: Encéphalose hépatique: démarche ébrieuse, altération de la conscience (de la prostration au coma), pousser au mur, amaurose; convulsion;
  • Ictère franc: l’ictère ou jaunisse est une coloration jaune de la peau, mais surtout visible chez les animaux au niveau des muqueuses et de la sclère de l’œil;
  • Syndrome hémorragique par défaut de coagulation: méléna (un méléna désigne des selles noires secondaires à des saignements dans la partie haute du tube digestif (sang digéré = noir)), hématome, hématurie (lorsque du sang est présent dans les urines) .
Jaunisse chez le chien

Principe du traitement:

Le traitement doit viser à:

1. Éliminer la cause déterminante ou les facteurs prédisposants:

  • Suspendre l’administration de médicaments potentiellement hépatotoxique;
  • Antibiothérapie spécifique

2. Favoriser la régénération hépatique par le maintien des grands équilibres:

  • Réhydratation;
  • Prévention de l’hypokalilémie (diminution anormale du taux de potassium dans le sang) et de l’hypoglycémie (diminution ou insuffisance du taux de glucose du sang);
  • Apport énergétique adapté.

3. Prévenir les complications:

  • Traitement de l’encéphalose hépatique;
  • Une antibiothérapie s’avère indispensable, même si la cause initiale n’est pas infectieuse, en raison des risques d’hépatite par colonisation d’origine portale et par stase.

4. Corriger les symptômes gastro-intestinaux:

  • Antiémétiques: médicament qui agit contre les vomissements et les nausées;
  • Antiacides: médicament qui neutralise l’acide gastrique ou limitent production d’acide dans l’estomac;
  • Contrôler la coagulopathie: défaillance dans le mécanisme de coagulation du corps.

Conduite du traitement:

  • Repos et confinement;
  • Diète hydrique pendant 2 à 5 jours;
  • Ultérieurement, régime riche en hydrate de carbone mais pauvre en lipides et protéines. Le fromage blanc s’avère intéressant à condition de l’administrer par petites quantités en raison des risques de diarrhée.

L’alimentation:

Un aliment thérapeutique fait partie intégrante du traitement de votre chien. Celui-ci est prescrit par votre vétérinaire qui aura préalablement diagnostiqué cette maladie.

En fonction du stade de l’insuffisance hépatique que votre vétérinaire aura établi grâce aux examens complémentaires réalisés, l’alimentation thérapeutique peut avoir un impact direct sur le mieux-être de votre chien. C’est pourquoi il est important de suivre rigoureusement les consignes de votre vétérinaire.

2.Insuffisance hépatique chronique

L’insuffisance hépatique est une perturbation progressive, fréquemment irréversible, d’une (exceptionnelle) ou plusieurs (cas général) fonctions du foie.

La difficulté du traitement de l’insuffisance hépatique chronique (IHC) tien à ce qu’une grande partie du parenchyme est le plus souvent détruite au moment où les premiers symptômes apparaissent.

A ce stade, l’étiologie n’est généralement pas identifiable: en raison de la diversité des causes possibles, souvent disparues lorsque les symptômes sont présents.

On peut observer les symptômes suivants:

  • Mauvais état général;
  • Amaigrissement;
  • Troubles digestifs divers: dysorexie, diarrhée ou constipation;
  • Syndrome polyuro-polydipsie possible;
  • Ictère cholestatique intra-hépatique et/ou ascite.

Traitement:

Très peu de mesures médicales sont réellement spécifiques et directement efficaces.

Les « facteurs lipotropes », qui n’ont d’action réelle que sur la surcharge graisseuse, sont généralement de peu de secours; de même que les autres « protecteurs hépatiques ».

Ces substances sont presque toutes des substrats physiologiques dont l’action n’est réelle que chez l’animal sain. Leur intérêt est donc très limité.

La corticothérapie orale prolongée est controversée en raison des risques de surcharge en glycogène et triglycérides, fréquemment mal supportée chez ses animaux avec un risque d’encéphalose hépatique.

Toutefois, une amélioration passagère est souvent constatée en début de traitement et est en partie due à une reprise momentanée de l’appétit. De ce fait, on pourra les utiliser pendant quelques jours seulement, à dose faible et après avoir éliminé une insuffisance rénale majeure.

L’antibiothérapie parentérale (amoxicilline) est indispensable en cas de cholestase ou de troubles digestifs associés.

L’alimentation:

Le régime alimentaire a également été l’objet de nombreuses controverses. On peut, en simplifiant, retenir les mesures suivantes:

  • Repas: Ils doivent être distribués en plusieurs fois au cours de la journée pour favoriser l’absorption intestinales et diminuer les résidus qui entrent dans le côlon.

Quantité de protéines:

  • Elle doit être augmentée en cas d’insuffisance de synthèse et d’hypoprotéinémie.
  • Elle sera réduite lors de risque d’encéphalose hépatique. De plus on utilisera des aliments facilements assimilables (ex: fromage blanc) pour éviter la production d’ammoniaque dans le côlon. Les régimes hypoprotéiques de l’insuffisance rénale chronique suffisent.

Quantité de glucides:

Il faut fournir des glucides dont l’assimilation est aisée (riz très cuit) pour éviter les fermentations coliques et la formation d’acides gras volatiles.

Quantité de lipides:

Il n’a jamais été prouvé que les régimes sans graisse sont efficaces pour modifier favorablement l’évolution de l’insuffisance hépatique, ou encore qu’ils jouent un rôle toxique direct en l’absence de facteurs lipotropes.

De plus en raison de l’appétence qu’ils induisent chez le chien, il n’y a probablement pas lieu de proposer des régimes dépourvus de graisses.

La supplémentation en vitamines et minéraux est nécessaire.

La prise en charge d’une maladie du foie chez le chien dépend de son niveau d’avancement, mais aussi bien sûr des causes de l’atteinte de l’organe. Grâce à un diagnostic complet, comprenant des analyses sanguines et urinaires, une biopsie hépatique, une échographie et une radiographie, le vétérinaire peut alors indiquer un changement de régime alimentaire seulement, un traitement médicamenteux qui peut durer à vie ou même une chirurgie. Chez les chiens âgés, les maladies du foie sont très sérieuses et, malheureusement, souvent mortelles. En prévention, il est recommandé de procéder à des analyses sanguine annuelles dès que les chiens commencent à vieillir afin de déceler les maladies hépatiques de façon précoce.

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